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Avis de valeur

Cette réflexion est issue du rapport d’expertise, réalisé le 17 mai 2022, avec pour sujet la construction de l’immeuble situé 6 rue Duguesclin à Rennes. Suite à l’incendie de 1720 et l’adjudication des îlots qui a été faite au profit de Pierre Bénigne Nicolas Cussey-Lainé par l’intendant de Bretagne Jean-Baptisme Camus de Pontcarré de Viarmes « le 28ème jour du moy de février de l’an 1742 » .

Mon métier de spécialiste de la valorisation vénale ou locative de biens immobiliers et mon appétence pour la généalogie foncière et l'état des lieux des structures des bâtiments anciens m'a conduit à prendre en considération par mes réflexions et analyses, un fait avéré : L'amalgame entre le goût des choses et le coût des choses. Les deux étant intimement liés et se supportant l'une et l'autre. La valeur d'un bien, à mon sens est déterminée par le plaisir que son possesseur en retire. Ce plaisir qui peut être éphémère et pouvant muter en bonheur illimité dans le temps. N'est-il pas ainsi écrit, depuis l'origine du monde : la quête d'un fruit ; qui pour certains, verront ce plaisir parfois défendu, multiplier la valeur du coût de l'objet convoité.

Il en est de même pour l'immobilier, où la méthode parfois retenue, est ladite « méthode hédoniste ». L'Humanité en fût certainement touchée dès sa création où le goût pour la chose, trouva dans la monnaie d’échange, ou le coût en prix transactionnel avec pour nature toute matière : De l’or à la cryptomonnaie d’aujourd’hui.

Le juste équilibre entre le prix à payer, agent du labeur et le plaisir de goûter à la jouissance d'un bien, conduit l'enquêteur que je suis, à accepter l'idée que la vraie valeur d'un bien s'exprime en labeur. Il n'y a qu'un pas pour rejoindre Mr Fourastié, économiste, à qui nous devons la significative méthode : Celle des prix réels quantifiés en temps consacré. Car les hommes, consommateurs, acquéreurs, furent animés par le même sentiment tout naturel du plaisir éphémère ou la quête du bonheur.

Ceci, fait par là-même, écho à la notion de salaire monétaire, ce salaire exprimé en monnaie de compte, et le moyen de plaisir qu'est le salaire réel, celui converti en pouvoir d’achat. Cette méthode économique m'a bien souvent permis d'appréhender le niveau de vie de mes aïeuls. Toutefois, il convient comme dans une méthode comparative de prendre en considération de comparaison des situations collectives et de milieux sociaux et géographiques analogues. C'est bien là la qualité de Monsieur Fourastié : prendre en référence une catégorie sociale, pour assurer une comparaison constante dans le temps, afin que le prix donné en soit évalué par le salaire moyen de cette dernière. Avec pour avantage, de positionner le facteur temps, au cœur de l'évaluation sur l'échelle des valeurs.

Le temps est reconnu comme un luxe par certains et le voici comme élément de référence à la valorisation des choses. Aussi, le goût pour cette convoitise, voir parfois amplifié du plaisir de l’exclusivité de la rareté et raisonné par le juste équilibre du fruit du travail et la Liberté du temps gagné au prix d’un travail parfois astreignant.

Après que les adjudicataires de 1723 et 1728 aient renoncées à construire, c’est le facteur temps, soit la durée interminable de l’incendie de 1720, du 22 au 29 décembre, qui fut un élément de cette opportunité d’acquisition en 1742.

Lors de ladite adjudication : Le mercredi 28 février 1742, lorsque Le Sieur Pierre Bénigne Nicolas Cussey-Lainé acquis l'emplacement L de l'îlot X, avait-il en l'esprit : Que ce n'est pas ce que cela coûte qui compte, mais que c'est ce que cela rapporte… Ou, préféra-t-il se laisser aller à un plaisir d’achat.

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